L'AMOPA
a 200 ans - 1808-2008
Document
tiré du
© Centre historique des Archives nationales, juin 2006
Historique
des palmes académiques
Les palmes académiques furent instituées par le décret
du 17 mars 1808 portant organisation de l'Université impériale.
Le paragraphe 2 du titre IV (« Des titres attachés aux fonctions
») prévoyait trois titres honorifiques :
les titulaires
de l’Université : titre accordée de droit
au grand-maître, au chancelier, au trésorier et aux conseillers
à vie.
les officiers
de l’Université : titre accordé de droit
aux conseillers ordinaires, inspecteurs de l’Université,
recteurs et inspecteurs d’académie, et aux professeurs de
facultés. Il pouvait aussi être accordé aux proviseurs,
censeurs et professeurs des deux premières classes des lycées
« les plus recommandables par leurs talents et services ».
les officiers
des académies : titre accordé de droit aux proviseurs,
censeurs, professeurs des deux premières classes des lycées
et principaux des collèges. Il pouvait être accordé
également à des régents de collèges, chefs
d’institutions et aux autres professeurs des lycées en raison
de « services éminents ».
Les professeurs et agrégés des lycées, les régents
des collèges et chefs d’institutions n’ayant pas obtenu
les titres d’officier de l’Université ou des académies,
ainsi que les maîtres de pension et les maîtres d’études
portaient seulement le titre de « membre de l’Université
».
Les
titres de titulaires, officiers de l’Université et d’officier
des académies étaient matérialisés par
une double
palme (laurier et olivier) brodée
en soie bleue et blanche pour les officiers des académies,
en argent pour les officiers de l’Université et en or
pour les titulaires de l’université. Ils donnaient par
ailleurs droit à pension. |
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En
1837, les officiers des académies prirent le titre d’officier
d’académie.
Par l’ordonnance du 1er novembre 1846, les palmes furent étendues
à l’instruction primaire.
Les instituteurs pouvaient recevoir le titre d’officier d’académie
s’ils avaient au moins vingt ans de service. Sous le Second Empire,
la médaille d’argent des instituteurs était exigée
pour recevoir le titre d’officier d’académie (médaille
créée en 1818 avec deux distinctions : bronze et argent).
Un décret du 9 décembre 1850 étendit l’obtention
des palmes aux membres de l’enseignement libre (conséquence
de la loi Falloux du 15 mars 1850). Le titre d’officier de l’Instruction
publique remplaça celui d’officier de l’Université.
Il ne pouvait être obtenu qu’après avoir passé
cinq ans dans le grade précédent, celui d’officier
d’académie. Celui de titulaire de l’université
n’était plus conféré. Ces distinctions étaient
alors conférées par le ministre de l'Instruction publique
sur la proposition des recteurs après avis des conseils académiques.
Par le décret du 7 avril 1866, pris à l’initiative
du ministre Victor Duruy, les signes distinctifs des officiers de l’Instruction
publique et des officiers d’académie devinrent une décoration,
sous forme d’un insigne métallique avec un ruban de moire
violette : les officiers d’académie portaient des palmes
en argent, et les officiers de l’Instruction publique des palmes
en or.
La même année, par le décret du 27 décembre
1866, l’attribution des palmes fut étendue aux personnes
dont les travaux étaient utiles à l’instruction publique
(savants, écrivains…).
Le décret n° 55-1323 du 4 octobre 1955 institua un ordre
des palmes académiques. Les titres d’officiers d’académie
et de l’Instruction publique se trouvèrent de ce fait supprimés.
L’ordre
des palmes académiques comporte trois grades :
chevalier,
officier, commandeur, mais pas de grands dignitaires (grands officiers,
grand-croix), contrairement à la Légion d’honneur
et au Mérite. Les officiers d’académie furent
admis de plein droit dans le nouvel ordre au grade de chevalier, et
les officiers de l’Instruction publique au grade d’officier.
Les
insignes de commandeur se distinguent de celles d’officier par
leur taille et par une petite couronne formée par deux petites
palmes. |
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Un
conseil de l’ordre, siégeant auprès du ministère
de l’Éducation nationale, donne son avis sur les nominations
et les promotions et veille à l’observation des statuts et
des règlements de l’ordre.
À partir de cette date, les nominations ou promotions, auparavant
prononcées par arrêté ministériel, font l’objet
d’un décret sur proposition du ministre de l’Éducation
nationale, deux fois dans l’année, le 1er janvier et le 14
juillet.
Le décret n° 2002-563 du 19 avril 2002 a assoupli les conditions
d'attribution fixées par le décret de 1955. Il fixe le contingent
annuel à 7 570 chevaliers, 3785 officiers et 280 commandeurs.
© Centre historique des Archives nationales, juin
2006
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